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Interview

«Au Soudan, une distribution massive et rapide de nourriture est indispensable»

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Guerre civile au Soudandossier
Chef de mission de Médecins sans frontières au Soudan, Jean-Guy Vataux alerte sur la crise alimentaire en cours dans les camps de déplacés, notamment au Darfour.
Des Soudanaises attendent l'arrivée de l'aide du Programme alimentaire mondial dans le camp de déplacés d'Otash, près de Nyala (Darfour du Sud), en février 2021. (Ashraf Shazly /AFP)
publié le 21 février 2024 à 17h17

Le Soudan est entré dans son dixième mois de guerre civile. Les Forces de soutien rapide (RSF, selon leur acronyme en anglais) du général Hemetti règnent désormais sur la quasi-totalité de la région du Darfour, contrôlent la majeure partie de Khartoum, et ont conquis plusieurs villes en descendant depuis la capitale le long du Nil Bleu. L’armée nationale soudanaise résiste tant bien quel mal et recrute en urgence, depuis le début de l’année, des dizaines milliers de civils pour arrêter la progression de son ennemi.

Jean-Guy Vataux est le chef de mission de Médecins sans frontières au Soudan, la seule organisation humanitaire internationale déployée dans tout le pays, notamment dans les territoires contrôlés par les RSF. Il rentre de cinq mois de mission sur place, dont une partie à Khartoum, où la guerre n’a jamais cessé depuis le premier jour du conflit, le 15 avril 2023.

Quel est le dispositif actuel de MSF au Soudan ?

Nous sommes présents dans une dizaine d’Etats soudanais, aussi bien en zone gouvernementale que dans les territoires contrôlés par les RSF. Nous avons poursuivi nos programmes médicaux dans les régions qui ne sont p