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Libération
Reportage

Au Tchad, le pari du trouble-fête Succès Masra, énigme de la présidentielle

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L’opposant, nommé Premier ministre en 2023, clame qu’il peut s’imposer par les urnes lors de l’élection ce lundi 6 mai. Il reste toutefois flou sur ses intentions en cas de défaite : continuer à collaborer avec l’Etat ou appeler à manifester.
L'actuel Premier ministre du Tchad et candidat à l'élection présidentielle, Succès Masra, lors d'un meeting de campagne à Moundou dimanche 28 avril. (Joris Bolomey /AFP)
par Amaury Hauchard, correspondant à N'Djamena
publié le 5 mai 2024 à 7h33

Assise sur un tapis de sa maison à Abéché, dans l’est du Tchad mi-avril, Fatima Ali attend que l’électricité revienne. «Pas d’eau depuis dix jours, pas de courant depuis treize, c’est quel pays ça ? Comment les dirigeants veulent-ils qu’on croie en eux ?» râle la jeune mère de deux enfants, tandis que la radio à piles diffuse le journal du soir. Il égrène les actualités de la campagne électorale en cours. Le lendemain, l’un des candidats à la présidence du Tchad, l’opposant Succès Masra, sera en meeting dans sa ville : malgré son faible engagement politique, c’est sûr, Fatima Ali va y aller. «Khalass, dit-elle («ça suffit», en arabe). Il faut du changement.»

L’élection présidentielle de ce lundi 6 mai, qui doit mettre fin à une transition de trois ans dirigée par Mahamat Idriss Déby, chef de l’Etat depuis la mort de son père, Idriss Déby Itno, a été largement présentée comme jouée