Il aura fallu seulement quelques heures pour vider les rues de N’Djamena. Un vent de panique a balayé la capitale tchadienne ce lundi matin, alors que des combats ont été engagés ces derniers jours entre un groupe rebelle et l’armée nationale, à 500 kilomètres au nord, dans le désert du Kanem. Des chars ont été positionnés sur l’avenue qui longe le palais présidentiel, au bord du fleuve Chari, et sur les axes principaux, notamment au «rond-point barrière», à l’entrée nord de N’Djamena. Des hélicoptères et des avions décollent régulièrement de l’aéroport.
Le porte-parole du gouvernement, Chérif Mahamat Zene, a eu beau assurer que le «dispositif sécuritaire dans certains endroits de la capitale» était «mal interprété», affirmant qu’il «n’existe aucune menace particulière» et appelant «la population au calme et à la sérénité», les commerces et boutiques ont fermé, les parents ont retiré leurs enfants de l’école. Des étudiants ont quitté l’université en courant dans la matinée, et des files d’attente se sont formées devant les stations essence. Depuis plusieurs jours, des pick-up bourrés de militaires enturbannés, bouquets de roquettes à l’arrière, traversent la capitale à vive allure.
Partir «dès que possible»
L’ambassade américaine a ordonné samedi à son personnel non-essentiel de quitter le pays. Le Royaume-Uni a également recommandé aux Britanniques de partir «dès que possible». Dans un message envoyé ce lundi à ses ressortissants, l’ambassade de France indique, elle,