S’il existait un «Petit Manuel du putschiste moderne», l’organisation d’un «dialogue national» ou d’«assises nationales» y figurerait certainement en bonne place, dès les premiers chapitres. Au Tchad, le dialogue national inclusif souverain (Dnis), présenté comme une étape clé de la transition, s’est achevé le 1er octobre. Sans surprise, ses conclusions adoptées «par consensus» permettent à Mahamat Déby, 38 ans, qui s’était emparé du pouvoir à la mort de son père, en avril 2021, de rester à la tête du pays pendant au moins deux années supplémentaires. Pour la forme, le Conseil militaire de transition qu’il dirigeait a été dissous. Dans les faits, le fils Déby et la junte qui l’entoure conservent le contrôle de tous les leviers de l’Etat tchadien.
Cette prolongation constitue un double parjure, dénonce l’opposition. Devant la communauté internationale, Mahamat Déby s’était en effet engagé à organiser des élections sous dix-huit mois et à ne pas se présenter au futur scrutin. L’échéance promise (qui courait jusqu’au 20 octobre) vole donc en éclat. De même, le Dnis l’autorise, s’il le souhaite, à se porter candidat à la future présidentielle. Un camouflet pour l’Union africaine, qui avait pourtant rappelé «sans équivoque», le 19 septembre, «qu’aucun membre du Conseil militaire de transition ne pourra être ca