Un torrent de boue misogyne et une levée de boucliers féministes. L’affaire Natasha Akpoti-Uduaghan est à l’image de la société nigériane : bouillonnante et paradoxale. Dans le pays le plus peuplé d’Afrique, cet épisode «#MeToo» a éclaté dans l’un des milieux les plus sexistes qui soit, la sphère politique. Au Sénat précisément, quand la sénatrice Natasha Akpoti-Uduaghan, 45 ans, a publiquement accusé le président de la chambre haute, Godswill Akpabio, 62 ans, de harcèlement sexuel. D’après le récit fait par la parlementaire, l’homme politique lui a fait des avances lors d’une visite de son domicile, en décembre 2023 : «Maintenant que vous êtes sénatrice, je vais faire en sorte que nous ayons le temps de passer des moments de qualité ici et vous en profiterez», lui aurait-il dit à voix basse, alors qu’il lui montrait sa maison. «A ce moment-là, je me suis éloignée et j’ai dit que je ne comprenais pas ce que cela signifiait exactement», a raconté Natasha Akpoti-Uduaghan dans une interview télévisée.
La sénatrice a relaté un second épisode, survenu deux mois plus tard. Dans le bureau du patron du Sénat, où elle