Les pays africains qui ont accueilli des troupes françaises devaient-ils dire «merci» au moment de leur départ ? Leur a-t-on laissé annoncer eux-mêmes ce départ, juste parce que nous, «on est poli» ? Voilà quelques-unes des formules qui ont pu choquer lors du discours présidentiel lundi pour la conférence annuelle des ambassadeurs. En quelques phrases assez définitives, Emmanuel Macron a paradoxalement rendu service aux adversaires de la présence française en Afrique. «On va plaider pour un troisième mandat [pour Macron, ndlr]», jubilait mardi, sur le réseau X, Nathalie Yamb, l’égérie camerounaise des panafricanistes les plus radicaux, qui s’est fait un plaisir de reprendre toutes les phrases potentiellement blessantes prononcées par le président. «Plus il parle, plus il booste le panafricanisme», résumait, toujours sur X, un autre internaute, visiblement peu francophile.
On le sait, Macron est coutumier de saillies qui enflamment facilement l’indignation sur les réseaux sociaux. En Afrique, dès sa première visite présidentielle, en 2017, il s’était moqué du président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, en lui suggérant d’aller «réparer la clim» dans l’amphithéâtre surchauffé de l’université de Ouagadougou. On se souvient aussi qu’en 2019, alors que la crise sécuritaire devenait a