10 h 12. Un bout de ferraille enrubanné de vert-jaune-rouge change de mains au camp Geille, à l’ouest de Dakar. La clé de ce camp militaire français est remise par le général Pascal Ianni, chef du commandement pour l’Afrique, au chef d’état-major général des armées sénégalais, le général Mbaye Cissé. Un geste qui signe «la fin de la présence militaire permanente française au Sénégal», datant de «plus de deux siècles», rappelle l’officier français au képi gris. Créé en 1920, ce complexe de 35 hectares fut une des premières grandes bases aériennes africaines, avant d’être rebaptisé du nom du «père des paras français», Frédéric Geille, aux commandes entre 1941 et 1942. Il revient désormais au Sénégal d’écrire la suite de l’histoire.
Outre le camp Geille, son poste de commandement, ses installations sportives, ses paisibles villas de l’allée des Bougainvilliers ou ses immeubles désuets – qui ont accueilli jusqu’à 1 000 soldats et familles –, cinq autres emprises militaires ont été remises aux autorités sénégalaises depuis le 7 mars. Elles abritaient une station navale accueillant des navires de la marine française en transit, une escale aéronautique, des hangars de stockage, une station de communication avec des bâtiments de marine et des avions militaires dans l’Atlantique sud et des logements.
«Le Sénégal est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires [étrangères]»,