Sous le régime d’Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis le putsch du 30 septembre 2022, énoncer les violences des insurgés jihadistes est banni. C’est «faire le jeu des terroristes», avait averti, menaçant, le ministre de la Communication dès le mois de décembre 2022. Les alertes d’incidents attribués au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim selon son acronyme en arabe), affilié à Al-Qaeda, et dans une moindre mesure au groupe Etat islamique au Sahel (EI-Sahel) sont ainsi devenues officieuses. D’une fréquence quotidienne, elles ont déferlé à un rythme effréné dimanche 25 février. Plus de dix attaques ont été perpétrées par les insurgés jihadistes et un massacre a été commis par l’armée burkinabè en représailles.
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Message vocal
Le sang a d’abord coulé dans une mosquée, à Natiaboani, à 45 kilomètres au sud de Fada N’Gourma, grande ville de la région de l’Est. Il est 5 heures, l’appel à la première prière vient de résonner et les fidèles sont rassemblés, lorsque des combattants du Jnim font irruption. Ils attaquent simultanément le détachement militaire, à moins d’un kilomètre. Selon une source locale, le bilan provisoire s’établit à 83 morts. Elle ajoute que la «quasi-totalité des hommes de cette commune sont soit VDP [volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l’armée, ndlr], soit koglweogo [milice d’autodéfense] depuis 2019». Date à partir de laquelle Natiaboani a été particulièrement harcelée par le Jnim.
«Tankoualou sous le feu, Ti