Convaincu que «rien de ce qui naît de l’esprit humain n’est impossible à réaliser», Thomas Sankara avait engagé à 33 ans une révolution d’inspiration marxiste, anti-impérialiste et progressiste à nulle autre pareille. Une expérience de quatre ans qui s’est achevée d’un coup, le 15 octobre 1987, quand le président a été abattu avec douze de ses compagnons.
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Trente-quatre ans après les faits, le procès de cet assassinat s’ouvre enfin, ce lundi, devant la chambre de première instance du tribunal militaire de Ouagadougou. Durant plusieurs mois, la cour va plonger dans le huis clos du Conseil de l’Entente. Un complexe verdoyant de cinq petits bâtiments où s’était établi le Conseil national de la révolution, l’instance dirigeante du régime. Le jeudi du crime, jour de «sport de masse», le capitaine Sankara s’y était rendu avec sa Renault 5 noire de fonction, en survêtement, pour une réunion. Vers 16 h 30, un commando a fait irruption.
Quatorze militaires, gradés ou soldats, ont été mis en accusation par le procureur militaire. Manqueront à l’appel Hyacinthe Kafando, soupçonné d’avoir été le chef du commando, en fuite, et Blaise Compaoré, l’autre capitaine de la révolution, mais aussi l’ami et frère d’arme de Sankara, qui s’est emparé du pouvoir en 1987. Compaoré est