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Libération
«Fascisation du pouvoir»

Burkina Faso : pour faire taire les opposants, le régime les enrôle de force dans l’armée

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Pour la première fois en un an, une manifestation a été annoncée par l’opposition, avant d’être annulée. Lundi 6 novembre, ses initiateurs ont été réquisitionnés.
Le chef de la junte du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, près de Saint-Pétersbourg, le 29 juillet 2023. (Alexey Danichev /AFP)
publié le 7 novembre 2023 à 14h42

«Un pas en avant dans la fascisation du pouvoir.» Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) est le premier à avoir dégainé la formule dimanche 5 novembre au soir. Le matin, une liste d’une douzaine de citoyens réquisitionnés de force par le régime d’Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 30 septembre 2022, avait circulé sur Facebook. Une liste glaçante. Patron de presse, militants ou responsables d’organisations réputées. Lundi 6 novembre, les ordres de réquisition officiels du ministère de la Défense ont commencé à tomber. Et, en retour, les communiqués des organisations de défense des droits humains contre l’«arbitraire».

«Ces pratiques dignes d’un autre âge n’ont rien à voir avec la lutte contre le terrorisme et sont contraires à l’esprit et à la lettre» du décret du 19 avril 2023 portant mobilisation générale, a ainsi déclaré l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ). Son président, Gabin Korbéogo, venait d’être enrôlé sur un théâtre d’opérations militaires. «Liquidation des libertés individuelles et collect