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Junte

Burkina Faso : un célèbre avocat et leader politique d’opposition libéré le lendemain de son «enlèvement» par la junte

Hermann Yaméogo, fils du premier président du pays après son indépendance, a été remis en liberté le lendemain de son kidnapping à son domicile, selon ses proches. Il avait publié sur les réseaux sociaux une analyse critique du pouvoir militaire.
Hermann Yameogo, le 5 octobre 1998. (ISSOUF SANOGO/AFP)
publié le 29 juillet 2025 à 9h41

Libéré après un jour de détention. Un célèbre avocat et leader d’un parti politique au Burkina Faso, Hermann Yaméogo, a été relâché dimanche 27 juillet dans la soirée après avoir été «enlevé» la veille dans la capitale Ouagadougou, ont annoncé lundi soir ses proches à l’AFP. De nombreux cas d’enlèvements de voix considérées comme hostiles à la junte militaire ont été rapportés à Ouagadougou et dans d’autres localités, depuis plus d’un an.

Hermann Yaméogo, 77 ans, «a été libéré [dimanche soir] et se trouve en famille», a assuré un membre de sa famille joint par l’AFP. «Il est un peu malade depuis quelque temps mais se porte bien», a précisé cette source, estimant que son état de santé «a certainement joué en faveur de [sa] libération». Une autre proche a confirmé sa libération, précisant qu’il «a subi un interrogatoire avant d’être autorisé à regagner sa famille».

Enlevé par des «hommes armés habillés en tenue civile»

Me Hermann Yaméogo avait été «enlevé» à son domicile par des «hommes armés habillés en tenue civile» selon ses proches, quelques jours après la publication d’une analyse critique de la situation sociopolitique du pays, dirigé par la junte du capitaine Ibrahim Traoré. Ses téléphones, tous les ordinateurs et quelques documents avaient été saisis, selon les mêmes sources. Son lieu de détention n’a pas été renseigné.

Hermann Yaméogo est par ailleurs l’un des fils de Maurice Yaméogo, premier président (1959-1966) du Burkina Faso indépendant, alors appelé Haute Volta. Président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD), il a publié mercredi dernier sur les réseaux sociaux une «analyse critique» de la situation sociopolitique du Burkina, dirigé par le régime militaire, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat en septembre 2022.