Menu
Libération
Sénégal

Casserole ou parpaing: à l’université de Dakar, la stratégie de l’opposition en débat

Article réservé aux abonnés
L’opposition sénégalaise avait appelé à un concert de casseroles, largement suivi par les étudiants de l’université Cheikh Anta Diop sur laquelle souffle un vent de dégagisme, à quelques semaines des élections législatives.
Des manifestants pro-Sonko rassemblés devant chez lui, jeudi à Dakar. (Seyllou/AFP)
publié le 1er juillet 2022 à 14h22

A 17 heures, jeudi, sur la partie du campus de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dédiée aux logements étudiants, tout est calme, silencieux. La veille, Ousmane Sonko, l’un des leaders de l’opposition, a appelé à un concert de casseroles à 20 heures tapantes. Le contexte politique est tendu. Sonko a renoncé in extremis à ordonner une troisième manifestation de protestation contre l’invalidation des listes électorales de la coalition d’opposition, Yewwi Askan Wi, pour les élections législatives à la fin du mois. Il figurait en tête de la liste écartée.

Flux et reflux d’étudiants sous le soleil de fin d’après-midi. Certains gravitent autour d’un autre point jaune immobile : Princesse porte un débardeur jaune soleil et vend des boissons au gingembre-citron. Autour de la vendeuse, un petit groupe débat, penché sur un journal qui titre en rouge : «Yewwi rétropédale». En wolof, les jeunes parlent stratégie militante, casseroles et proverbe chinois, l’un pointe du doigt les fenêtres du Pavillon J où sèchent des chaussettes, des polos et des soutiens-gorges.

«Si on veut le faire taire, c’est qu’il dérange»

«Nous, nous sommes la majorité silencieuse