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Libération
Reportage

«C’est bien de reconnaître, mais la France doit maintenant réparer» : au Cameroun, les proches des indépendantistes attendent des compensations

Après la lettre d’Emmanuel Macron, reconnaissant que la France a mené une «guerre» contre les militants pour l’indépendance camerounaise. Leurs familles espèrent encore des avancées en matière de réparations et de politiques mémorielles.

Mathieu Njassep (assis), ancien proche du leader indépendantiste camerounais Ernest Ouandié, entouré de sa famille, le 29 août à Douala. (Daniel Beloumou Olomo/AFP)
Par
Romuald Gadegbeku
Envoyé spécial à Douala et Bafoussam
Publié le 05/09/2025 à 19h39

Mathieu Njassep s’est préparé. Dans sa modeste maison de Ndogpassi, en périphérie de Douala, au milieu des piaillements de ses petits-enfants, le résistant camerounais de 86 ans tient à être digne. Ce matin d’août, il porte chic : costume marine, cravate crème, et voix encore claire. Ce vieil homme au crâne lisse a été le dernier secrétaire particulier d’Ernest Ouandié, secrétaire général de l’UPC (Union des populations du Cameroun) de 1960 à son exécution en place publique en 1971 à Bafoussam, dans la région de l’Ouest. «J’aurais aussi dû être fusillé ce jour-là, mais ma peine a été commuée en prison à perpétuité. Depuis, je n’ai jamais reçu d’explication», dit-il.

Mathieu Njassep a pris connaissance des mots d’Emmanuel Macron adressé à son homologue camerounais, Paul Biya, dan