Mathieu Njassep s’est préparé. Dans sa modeste maison de Ndogpassi, en périphérie de Douala, au milieu des piaillements de ses petits-enfants, le résistant camerounais de 86 ans tient à être digne. Ce matin d’août, il porte chic : costume marine, cravate crème, et voix encore claire. Ce vieil homme au crâne lisse a été le dernier secrétaire particulier d’Ernest Ouandié, secrétaire général de l’UPC (Union des populations du Cameroun) de 1960 à son exécution en place publique en 1971 à Bafoussam, dans la région de l’Ouest. «J’aurais aussi dû être fusillé ce jour-là, mais ma peine a été commuée en prison à perpétuité. Depuis, je n’ai jamais reçu d’explication», dit-il.
Mathieu Njassep a pris connaissance des mots d’Emmanuel Macron adressé à son homologue camerounais, Paul Biya, dan