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Libération
Reportage

«C’est un grand pas, même si ça arrive trop tard» : au Cameroun, la reconnaissance par Macron de la répression anti-indépendantiste débattue

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La lettre envoyée fin juillet par le président français à son homologue camerounais, reconnaissant la «guerre» menée par la France contre le mouvement indépendantiste, fait réagir dans les rues de Yaoundé.
Le président français, Emmanuel Macron, et son homologue camerounais, Paul Biya, au palais présidentiel de Yaoundé, en juillet 2022. (Ludovic Marin/AFP)
par Romuald Gadegbeku
publié le 14 août 2025 à 18h38

L’effervescence du rond-point Poste centrale, au cœur de Yaoundé, n’est pas démentie en ce mercredi après-midi du 13 août. On y vend de tout : des arachides, des vêtements, et même des coups de tampon administratif. La bande-son est assurée par les klaxons des taxis jaunes et les bavardages entre vendeurs. L’élection présidentielle qui se profile le 12 octobre est sur beaucoup de lèvres.

Crâne rasé sous sa casquette et ventre rond serré dans sa chemise à carreaux, Alain Bassong vend des portefeuilles et des colliers de perles posés sur un drap. En attendant la prochaine vente, il revient sur la lettre d’Emmanuel Macron à Paul Biya, dans laquelle le président français a reconnu que la France avait bel et bien mené une «guerre» au Cameroun contre le mouvement indépendantiste, avant et après 1960. «Fillon et Hollande sont venus ici pour ne rien dire, alors c’est un grand pas, même si ça arrive beaucoup trop tard», lâche l’homme de 58 ans. A son côté, Sylvain Nana, vendeur de livres, croit deviner les raisons de cette reconnaissance : «Macron se rend compt