Ce jeudi 30 mai au matin, il règne une certaine agitation dans l’aile réservée aux malades du choléra à l’hôpital de référence insulaire de Hombo. Située dans les hauteurs de Mutsamudu, chef-lieu de l’île d’Anjouan, la structure vient d’enregistrer sa première victime du choléra de la journée. Yasser, un adolescent de 13 ans, est le 104e Anjouanais mort des suites de cette maladie, près de trois mois après la déclaration du premier cas sur l’île. Son père, effondré, s’accroche : «La sœur de Yasser, atteinte du choléra également, va beaucoup mieux, elle devrait quitter l’hôpital aujourd’hui».
Anjouan, la deuxième île de l’union des Comores, 340 000 habitants pour 424 km², est dans la tourmente. Les pouvoirs publics tentent d’endiguer l’épidémie qui y compte ses principaux foyers. La capitale Mutsamudu est très densément peuplée, avec 1000 habitants au km² sur une superficie de 30 km². Dès le premier cas déclaré dans le pays, la crainte des autorités était de voir l’épidémie toucher Anjouan. C’est l’île la plus pauvre de l’archipel, la plus densément peuplée et la plus proche du département français de Mayotte dont les Comores revendiquent la souveraineté.
A l’hôpital de Hombo, seuls les proches des malades sont autorisés à pénétrer le centre de traitement. Les tentes ér