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Libération
Reportage

Conflit israëlo-palestinien : en Tunisie, la colère vise aussi la France

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Guerre au Proche-Orientdossier
Pointée du doigt pour son soutien à Israël et son abandon diplomatique des Palestiniens, la France concentre les critiques des Tunisiens. Si les Français ne sont pas ciblés directement, la vigilance est de mise.
Lors d'une manifestation pro-Palestine à Tunis, après la destruction de l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza, le 18 octobre. (Jihed Abidellaoui /Reuters)
publié le 27 octobre 2023 à 17h24

L’Elysée est responsable de la recrudescence des accrochages piétons-voitures sur la place de l’Indépendance, à Tunis. Avec la multiplication des barrières protégeant l’ambassade de France, les Tunisois n’ont plus qu’un bord de trottoir pour éviter les voitures, peu enclines à ralentir. Quand une cheville d’un passant se tord ou qu’un rétroviseur le frôle d’un peu trop près, il arrive à ce dernier de maudire le chauffard et Emmanuel Macron. Depuis le 17 octobre, la représentation diplomatique est gardée de près par les forces de sécurité tunisiennes. Ce jour-là, peu après l’annonce de la destruction de l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza, des jeunes se sont rassemblés devant l’ambassade pour exiger l’expulsion de l’ambassadrice. Pourquoi ?

«Les images de cadavres défilaient sur les portables. La veille, la France avait voté contre un cessez-le-feu [proposé par la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU]. La localisation de l’ambassade, place de l’Indépendance, a toujours été vue comme une provocation. Tu mélanges tout ça, et voilà», expliquait à chaud, le 17 octobre, un proche du mouvement Ultra de football, présent en force dans le rassemblement qui a réuni près de 2 000 personnes. Depuis, chaque action pro-Palestine ou presque a un versant dénonçant la politique de l’ancien colon. Jeudi