L’Elysée est responsable de la recrudescence des accrochages piétons-voitures sur la place de l’Indépendance, à Tunis. Avec la multiplication des barrières protégeant l’ambassade de France, les Tunisois n’ont plus qu’un bord de trottoir pour éviter les voitures, peu enclines à ralentir. Quand une cheville d’un passant se tord ou qu’un rétroviseur le frôle d’un peu trop près, il arrive à ce dernier de maudire le chauffard et Emmanuel Macron. Depuis le 17 octobre, la représentation diplomatique est gardée de près par les forces de sécurité tunisiennes. Ce jour-là, peu après l’annonce de la destruction de l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza, des jeunes se sont rassemblés devant l’ambassade pour exiger l’expulsion de l’ambassadrice. Pourquoi ?
Reportage
«Les images de cadavres défilaient sur les portables. La veille, la France avait voté contre un cessez-le-feu [proposé par la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU]. La localisation de l’ambassade, place de l’Indépendance, a toujours été vue comme une provocation. Tu mélanges tout ça, et voilà», expliquait à chaud, le 17 octobre, un proche du mouvement Ultra de football, présent en force dans le rassemblement qui a réuni près de 2 000 personnes. Depuis, chaque action pro-Palestine ou presque a un versant dénonçant la politique de l’ancien colon. Jeudi