La formation commence par un Notre Père. Puis est projetée, sur un mur crème surmonté de briques ajourées, la page d’accueil d’une application web. Elle a été conçue dans le plus grand secret par la coalition d’organisations pour l’alternance Tournons la page-Congo. Son coordonnateur Brice Mackosso, 51 ans, cheveux ras poivre et sel, s’avance vers les 17 participants disposés en arc de cercle sur des chaises en plastique bordeaux : «On va vous présenter l’outil qui permet d’indiquer les résultats sortis des urnes et d’aller vers la transparence du scrutin. Pour connaître, au moins une fois, les vrais résultats.» La scène a lieu dans la moiteur d’une salle de la paroisse Notre-Dame de Fatima, à Dolisie, troisième ville du Congo, et à une semaine de la présidentielle de ce dimanche.
Denis Sassou Nguesso (DSN), 77 ans, dont trente-six à la tête de ce pays d’Afrique centrale de 5 millions d’habitants, brigue un quatrième mandat consécutif. Arrivé aux affaires en 1979, défait lors de la première élection pluraliste de 1992, il a repris le pouvoir en 1997. Et ne l’a plus lâché. «Ensemble, poursuivons la marche», dit l’une de ses affiches électorales, où il apparaît tiré à quatre épingles au côté d’un éléphant. Autres slogans accaparant le paysage : «Rebondissons ensemble» et «L’expérience au service de l’avenir», que DSN doit à l’agence parisienne Aplus Communication et à Frank Tapiro, ex-conseiller en communication politique de Nicolas Sar