Après le Mali, le Tchad et la Guinée, le Burkina Faso pourrait-il tomber à son tour aux mains de putschistes ? Mardi, le parquet militaire de Ouagadougou, la capitale, affirmait avoir déjoué une tentative de coup d’Etat, à la surprise générale. «Saisi par dénonciation» d’un projet de «déstabilisation des institutions de la République», le procureur militaire indiquait également que huit militaires avaient été interpellés. Mercredi, le Conseil des ministres était reporté d’une journée, alors que le réseau mobile était perturbé depuis lundi.
Parmi les militaires incriminés et arrêtés dès lundi soir, un seul nom a été rendu public, celui du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, 41 ans. Passé par l’Ecole de guerre de Paris, et récemment démis de ses fonctions à la tête d’un groupement des forces pour la sécurisation du Nord, ce jeune officier se pique également de littérature : Il est l’auteur de cinq livres publiés, dont une autobiographie.
Un contexte «favorable à une rupture de l’ordre constitutionnel»
Si les motivations réelles des militaires mis aux arrêts demeurent floues, la possibilité d’un putsch «n’est pas une surprise» pour Siaka Coulibaly, président du Centre de suivi et d’analyses citoyens des politiques publiques (CDCAP), un think tank basé à Ouagadougou. Dans un contexte de dégradation sécuritaire liée à la montée en puissance de groupes armés djihadi