Menu
Libération
Tentative de putsch

Coup de poker au Burkina Faso

Article réservé aux abonnés
La révélation d’une mystérieuse tentative de putsch militaire à Ouagadougou relance les spéculations d’un divorce entre pouvoirs civil et militaire, dans un contexte régional déstabilisé par les attaques jihadistes.
Roch Marc Christian Kaboré (5e à droite), président du Burkina Faso, et Lassina Zerbo (5e à gauche), le Premier ministre, avec les membres du gouvernement, à Ouagadougou, le 15 décembre. (Olympia de Maismont /AFP)
publié le 12 janvier 2022 à 19h46

Après le Mali, le Tchad et la Guinée, le Burkina Faso pourrait-il tomber à son tour aux mains de putschistes ? Mardi, le parquet militaire de Ouagadougou, la capitale, affirmait avoir déjoué une tentative de coup d’Etat, à la surprise générale. «Saisi par dénonciation» d’un projet de «déstabilisation des institutions de la République», le procureur militaire indiquait également que huit militaires avaient été interpellés. Mercredi, le Conseil des ministres était reporté d’une journée, alors que le réseau mobile était perturbé depuis lundi.

Parmi les militaires incriminés et arrêtés dès lundi soir, un seul nom a été rendu public, celui du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, 41 ans. Passé par l’Ecole de guerre de Paris, et récemment démis de ses fonctions à la tête d’un groupement des forces pour la sécurisation du Nord, ce jeune officier se pique également de littérature : Il est l’auteur de cinq livres publiés, dont une autobiographie.

Un contexte «favorable à une rupture de l’ordre constitutionnel»

Si les motivations réelles des militaires mis aux arrêts demeurent floues, la possibilité d’un putsch «n’est pas une surprise» pour Siaka Coulibaly, président du Centre de suivi et d’analyses citoyens des politiques publiques (CDCAP), un think tank basé à Ouagadougou. Dans un contexte de dégradation sécuritaire liée à la montée en puissance de groupes armés djihadi