Elle était omniprésente, la voici en prison. Depuis le coup d’Etat du 30 août, qui a renversé Ali Bongo Odimba, Sylvia, son épouse, l’une des premières personnalités du pouvoir arrêtée par les militaires, se trouvait en résidence surveillée. Soupçonnée de détournements de fonds publics, elle a été inculpée notamment de «blanchiment de capitaux et de faux et usages de faux» et incarcérée le vendredi 13 octobre.
Quatre jours avant le coup d’Etat qui a provoqué l’effondrement soudain d’un régime en place depuis plus d’un demi-siècle, les Gabonais étaient appelés aux urnes. Ce 26 août, Sylvia Bongo, très active sur les réseaux sociaux, poste sur «X» (ex-Twitter), une photo d’elle et de son mari dans leur bureau de vote. Gabonaise d’adoption, née française à Paris, cette femme élégante de 61 ans affiche alors son plus beau sourire. «Ne laissons pas les autres décider pour nous», écrit-elle. Ce sera son dernier post. Une phrase étrangement prémonitoire. Mais pas dans le sens escompté par celle qui était devenue, surtout depuis cinq ans, la véritable reine du Palais du bord de mer. Les élections, une fois de plus truquées, auraient dû conforter son assise ? Visiblement, elle n’a rien vu venir.
C’est juste après la proclamation des résultats officiels du scrutin, divulgués