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Libération
Récit

Coup d’Etat au Gabon : Sylvia Bongo, reine déchue de Libreville

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Elle était la toute-puissante première dame aux côtés de son mari, Ali Bongo. Mais les excès de l’épouse française du chef d’Etat ont précipité la chute du régime. Soupçonnée de «blanchiment de capitaux et de faux et usages de faux», elle a été incarcérée le vendredi 13 octobre.
Ali Bongo et Sylvia Bongo le 11 juillet au stade Nzeng-Ayong de Libreville, pendant la campagne électorale, avant le coup d'Etat. (AfrikImages Agency/Universal Images Group via Getty Images)
publié le 16 septembre 2023 à 9h54

Elle était omniprésente, la voici en prison. Depuis le coup d’Etat du 30 août, qui a renversé Ali Bongo Odimba, Sylvia, son épouse, l’une des premières personnalités du pouvoir arrêtée par les militaires, se trouvait en résidence surveillée. Soupçonnée de détournements de fonds publics, elle a été inculpée notamment de «blanchiment de capitaux et de faux et usages de faux» et incarcérée le vendredi 13 octobre.

Quatre jours avant le coup d’Etat qui a provoqué l’effondrement soudain d’un régime en place depuis plus d’un demi-siècle, les Gabonais étaient appelés aux urnes. Ce 26 août, Sylvia Bongo, très active sur les réseaux sociaux, poste sur «X» (ex-Twitter), une photo d’elle et de son mari dans leur bureau de vote. Gabonaise d’adoption, née française à Paris, cette femme élégante de 61 ans affiche alors son plus beau sourire. «Ne laissons pas les autres décider pour nous», écrit-elle. Ce sera son dernier post. Une phrase étrangement prémonitoire. Mais pas dans le sens escompté par celle qui était devenue, surtout depuis cinq ans, la véritable reine du Palais du bord de mer. Les élections, une fois de plus truquées, auraient dû conforter son assise ? Visiblement, elle n’a rien vu venir.

C’est juste après la proclamation des résultats officiels du scrutin, divulgués