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Interview

Crise au Kenya : «La police a reçu l’ordre de tirer pour tuer, pour mutiler les manifestants»

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Selon l’analyste politique Maryanne Nduati, le Président William Ruto, acculé, se radicalise «pour empêcher un soulèvement généralisé».
Un manifestant blessé lors d'affrontements avec la police pendant une manifestation anti-gouvernementale à Nairobi, au Kenya, le 7 juillet 2025, est transporté pour être soigné. (Thomas Mukoya/Reuters)
publié le 12 juillet 2025 à 16h56

«Quiconque met le feu aux commerces et aux biens de quelqu’un doit recevoir une balle dans la jambe, être conduit à l’hôpital et traduit en justice. Il ne faut pas le tuer, mais lui briser la jambe pour pouvoir ensuite aller à l’hôpital et comparaître devant le tribunal.» Cette conception du maintien de l’ordre est celle du président kényan, William Ruto. Il s’exprimait mercredi 9 juillet, lors d’un déplacement dans la capitale, Nairobi, deux jours après une nouvelle journée de manifestations sanglantes.

Lundi, pour la journée de commémoration de Saba Saba (le soulèvement pro-démocratie du 7 juillet 1990), la police avait coupé les principales voies d’accès à Nairobi. Des affrontements ont éclaté en périphérie de la ville, et en province, faisant au moins 31 morts et 107 blessés, selon la commission nationale des droits humains. Plus de 500 personnes ont été arrêtées à travers le pays.

«Ils veulent semer le chaos, organiser des manifestations, brûler des biens, provoquer le désastre afin de renverser le gouvernement avant 2027 [année de la prochaine élection présidentielle], a déclaré William Ruto. Ce pay