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Cyril Ramaphosa réinvesti en Afrique du Sud : malgré ses échecs, l’ANC maintenu au pouvoir depuis trente ans

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Le chef de l’Etat a dû composer une alliance inédite avec ses adversaires pour rester président. Miné par les scandales, son parti a perdu la majorité absolue pour la première fois depuis trois décennies.
Le président de l'Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, lors de sa réelection pour un second mandat vendredi 14 juin au Cap. Ce mercredi 19 juin, il a été réinvesti. (Nic Bothma/Reuters)
publié le 19 juin 2024 à 10h34

Il y a des dates anniversaires qui piquent un peu : trente ans après les premières élections multiraciales en Afrique du Sud, qui avaient consacré la victoire de Nelson Mandela, premier président noir du pays, Cyril Ramaphosa sera investi mercredi 19 juin pour un second mandat à Pretoria, la capitale administrative du pays. Mais on est bien loin de l’euphorie qui avait émerveillé le monde entier, quand Mandela prêtait serment devant l’Union Building, l’Elysée sud-africain qui rappelle vaguement l’architecture du Vatican.

«Nous entamons la phase d’édification d’une société dans laquelle tous les Sud-Africains, noirs comme blancs, pourront marcher la tête haute, sans éprouver aucune crainte dans leurs cœurs, assurés de leurs droits inaliénables à la dignité humaine», avait alors déclaré le héros de la lutte anti-apartheid dans une ambiance de kermesse. Ce mercredi, son lointain successeur, après Thabo Mbeki et Jacob Zuma, est bien à la tête du même parti, le Congrès national africain (ANC), dont la lutte inlassable a permis de mettre un terme à trois cents ans d’oppression coloniale raciale, et quarante-quatre ans de présence au pouvoir d’un racisme d’extrême droite, plébiscité par les élections de 1948. Reste que Ramaphosa, un ancien syndicaliste, âgé de 71 ans, devenu millionnaire grâce à la politique de discrimination p