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Libération
Reportage

Dans la Casbah d’Alger, colère et lassitude après la dénonciation de l’accord de 1968

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En Algérie, la nouvelle du vote du texte porté par le RN à l’Assemblée nationale résonne surtout comme l’écho d’une relation bilatérale depuis longtemps désenchantée.

Dans la Casbah, en mai. (Billal Bensalem/APP. Abaca)
Par
Khadija Bouzid, correspondance à Alger
Publié le 30/10/2025 à 20h44

Dans son petit atelier en ce jeudi 30 octobre après-midi, un vieil homme, les mains noircies, frappe sans relâche une plaque bosselée de cuivre. A l’étage, une jeune femme étend le linge sur un balcon lézardé. Rien ne laisse deviner qu’en France, l’accord franco-algérien du 27 décembre 1968 vient d’être dénoncé par une résolution de l’Assemblée nationale.

Mais à l’heure du café, la nouvelle s’est faufilée comme un éclair entre les arcades partiellement effondrées de la Casbah d’Alger. «La France a dénoncé l’accord de 1968», annonce au vieil artisan un jeune qui gribouille quelques dessins. «Qu’ils le déchirent ! Ça change quoi ?» lâche agacé le dinandier sans lever la tête. Pour lui, Paris continue à définir, seul, les termes de sa relation avec Alger.

Signé six ans après l’indépendance, l’accord de 1968 devait faciliter la circulation, le séjour et le travail des Algériens en France. Dans ce quartier qui fut le cœur de la bataille d’Alger, où Ali la Pointe et Hassiba Ben Bouali sont morts, ce texte n’est pourtant pas perçu comme un privilège. «On n’a pas vu, grâce à cet accord, de différence dans la délivrance d