Le visage grave et juvénile d’un homme décore un mur esquinté de la Casbah d’Alger. «Condamné à mort», indique en arabe un écriteau peint aux couleurs du drapeau algérien. Dans la cité millénaire, tout le monde est capable de raconter le sort tragique de ce «martyr» de la cause nationale. C’est derrière cette cloison qu’Ali la Pointe, combattant du Front de libération nationale, avait trouvé refuge avec ses compagnons de combat avant l’explosion de la maison par les parachutistes français, en octobre 1957. «Ils ne voulaient pas se rendre alors l’armée française les a encerclés. Ils ont tout dynamité !» raconte machinalement le gardien des lieux transformés en musée, en frottant le sol avec une serpillière.
Soixante ans après l’indépendance, les vestiges de la guerre d’Algérie sont encore omniprésents dans la vieille ville de la capitale, où vivent quelque 40 000 habitants. Et au cœur des conversations jeudi, alors que le président Emmanuel Macron débute une visite officielle de trois jours en Algérie. Dans les kiosques, la grande majorité de la presse nationale consacre sa couverture à cette première rencontre bilatérale entre les deux chefs d’Etat. «Macron va-t-il réparer ses bourdes ?» s’interroge par exemple le Soir d’Algérie, qui se demande si le chef de l’Etat français «parviendra à ré