Trois grands bateaux pneumatiques descendent sur le flanc du porte-hélicoptères amphibie Mistral. En tenue de combat, cagoulés, les marins filent au-delà de la ligne d’horizon. A midi, ce 4 novembre, dans le golfe de Guinée, ils investissent un petit bateau de pêche rustique au nom illisible arborant un petit drapeau brésilien. «L’équipage était en train de manger. Un pêcheur s’est jeté à genoux les mains sur la tête, on lui a dit de se relever, que nous étions la marine française», racontera plus tard l’un d’eux. Les fusiliers marins, dotés d’une formation commando, sécurisent le bateau. «On a aperçu dans la cale des gros paquets bleus très bien emballés. Ils nous ont dit que c’était des arêtes de poissons et qu’ils s’étaient perdus en pêchant, rapporte un autre membre de l’équipe de visite. En fait, leur GPS montrait qu’ils arrivaient en ligne droite d’Amérique du Sud.»
Quelques jours plus tôt, sur la base de renseignements fournis par la DEA, l’agence américaine antidrogue, en collaboration avec les Brésiliens et les Britanniques, le Centre opérationnel d’analyse du renseignement maritime pour les stupéfiants Ma