Menu
Libération
Reportage

Dans le cortège «Gen Z 212» au Maroc : «Le peuple n’est pas ignorant, nous avons besoin de changement urgent»

Réservé aux abonnés

Une centaine de jeunes se sont donné rendez-vous à Rabat samedi 4 octobre dans la soirée, pour la huitième journée consécutive, malgré un important dispositif policier et de surveillance. Ils appellent désormais à la démission du gouvernement Akhannouch.

A Rabat, samedi 4 octobre 2025, lors de la huitième journée consécutive de mobilisation du collectif «Gen Z 212». (Mouad Zerhouni/Hans Lucas pour Libération)
ParLéa Masseguin
envoyée spéciale à Rabat
Publié le 05/10/2025 à 11h44

A Rabat, le rendez-vous avait été donné à 18 heures devant le Parlement du Maroc. Devant la massive façade rouge, quelques silhouettes traînent, hésitantes, jetant des regards nerveux de chaque côté de la rue. La question flotte dans l’air : la mobilisation de ce samedi soir sera-t-elle à la hauteur ? Rapidement, d’autres jeunes d’une vingtaine d’années les rejoignent, cheveux décolorés, pantalons à «pattes d’eph» ou keffieh autour du cou, jusqu’à ce que tous ne forment qu’un seul cortège. La plupart sont étudiants, issus d’une jeunesse éduquée et ultraconnectée, branchée en permanence sur les réseaux sociaux, d’où s’est propagé le 27 septembre le mouvement de contestation.

Autour d’eux, la surveillance est pourtant omniprésente : caméras, drones, forces armées royales, policiers en civil, observant chacun de leurs gestes. Malgré la répression, encore vive dans les esprits après la mort de trois jeunes,