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Libération
Reportage

Dans le lycée de Diary Sow, au Sénégal : «Ici, on n’a pas de moyens, mais on a de la volonté»

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Dans l’internat d’excellence, les jeunes Sénégalais les plus talentueux sont formés à devenir l’élite du pays. Un parcours qu’a suivi Diary Sow avant son arrivée en France.
Devant le lycée scientifique d'excellence de Diourbel, le 21 janvier. (Sylain Cherkaoui/Libération)
par Anne-Sophie Faivre Le Cadre, Correspondante au Sénégal
publié le 3 février 2021 à 18h52

Sénégal — Le silence est ce qui frappe en premier. Puis vient l’austérité de cette bâtisse poussée sur du sable, au milieu de nulle part. Une cour poussiéreuse battue par l’harmattan, piquée d’arbres chétifs qui n’ont pas eu le temps de pousser. Créé en 2016 par le président Macky Sall, le lycée d’excellence de Diourbel, situé à deux heures trente de voiture de Dakar, dans le centre du pays, veut former les élites scientifiques de demain.

Dans son vaste bureau orné de trophée divers, Aliou Ciré Ba, droit comme la justice, égrène d’une voix sévère l’emploi du temps quotidien de ses pensionnaires. A 6 heures : réveil. 6 h 30 : restaurant. 7 h 30 : études surveillées en classe. De 8 heures à midi : cours – sans interruption. Une pause de dix minutes à midi. Deux heures de cours supplémentaires. A 14 heures : cantine. Une heure trente de repos obligatoire de 14 h 30 à 16 heures. «Sinon, ils n’arrêteraient jamais de travailler», précise Aliou Ciré Ba. A 16 heures : retour en cours jusqu’à 18 heures. Cantine et temps libre jusqu’à 19 h 30. Puis deux heures d’études surveillées jusqu’à 21 h 30, avant l’extinction des feux à 22 heures.

Plus de douze heures d’études quotidiennes, pour 180 enfants appelés à devenir l’élite de la nation. Car le pensionnat d’excellence se mérite. Pour être autorisés à passer le concours, les élèves doivent pouvoir