«Ce qui est sans débat, c’est qu’ils ont monopolisé la ville du lever du jour jusqu’à leur retrait vers 14-15 heures, et qu’il n’y a pas eu de riposte de l’armée.» Mi-sidéré, mi-consterné, Adama (1), ressortissant de Djibo, grande ville sahélienne à 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, conclut ainsi son récit de l’attaque perpétrée le 11 mai par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, selon son acronyme en arabe). L’une des dix attaques de ce dimanche-là.
Menée par un escadron de motards tout terrain, bandes de munitions autour du cou, kalachnikovs pétaradantes. Sauf que le groupe jihadiste a franchi ici, comme à Diapaga le 12 mai, dans la région de l’est, de nouveaux paliers dans la violence, la provocation et la communication. En deux jours, des centaines de militaires et de civils ont été tués.
A Djibo, le groupe armé a démontré une énième fois ses capacités opérationnelles et sa force de frappe, se jouant des tranchées creusées autour de la ville comme de la forteresse du 14e régiment interarmes (14e RIA), installée en 2021 à la sortie Ouest et réputée imprenable. Il en a pris le