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Récit

Dans le nord du Nigeria, les élèves et l’éducation pris en otages

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Boko Haram, massacre à huis-closdossier
Depuis décembre, plus d’un millier d’enfants et d’adolescents ont été kidnappés par des bandes armées attirées par la perspective de rançons. Face à la menace croissante, le système scolaire s’effondre.
Des filles kidnappées le 26 février retrouvent leur famille le 3 mars, à Jangebe, dans l'Etat de Zamfara (Nigeria). (Aminu Abubakar /AFP)
publié le 25 juillet 2021 à 12h00

Depuis plusieurs mois, les établissements scolaires sont visés par les bandes armées dans plusieurs Etats du nord-ouest du Nigeria. Elèves, lycéens et étudiants sont kidnappés par dizaines pour être échangés contre des rançons. Les méthodes, spectaculaires et traumatisantes, sont inspirées de Boko Haram : le groupe jihadiste déployé dans la forêt de Sambisa, dans le nord-est du pays, avait lancé en 2014 une série d’enlèvements de masse visant des établissements scolaires. En avril cette année-là, 276 adolescentes de 12 à 17 ans étaient enlevées dans un collège de Chibok, dans l’Etat de Borno.

Depuis décembre, le phénomène touche une région située à plusieurs centaines de kilomètres, dans le nord-ouest et le centre-ouest du pays, loin de là où sévit Boko Haram. Plus de 340 enfants sont enlevés à Kankara en décembre 2020, plus de 300 filles à Jangebe en février. Et 121 lycéens encore, dans la nuit du 4 au 5 juillet dans l’Etat du Kaduna : certains d’entre eux avaient réussi à s’enfuir et 28 ont été relâchés samedi, selon un responsable de l’établissement scolaire. Au total, plus d’un millier d’enfants et d’adolescents ont été kidnappés et certains sont toujours détenus par leurs ravisseurs, de multiples bandes aux affiliations diverses, motivées par l’argent, lourdement armées et qualifiées de «bandits» par les autorités et les médias nigérians.

Série noire

«Le terme est vague car on n’en sait pas grand-chose, il désigne ces nébuleuses de groupes très armés qui apparaissent et dis