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Libération
Récit

Dans le Sahara malien, une colonne de Wagner terrassée par les rebelles touaregs

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Après deux jours de combat, un convoi de mercenaires russes et de soldats maliens a été détruit par les combattants indépendantistes, à proximité de la frontière algérienne. Les jihadistes du Jnim ont également revendiqué une attaque sur cette même unité russo-malienne.
Un combattant de la Coordination des mouvements de l'Azawad, ancien nom du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad, à Kidal en août 2022. (Souleymane Ag Anara/AFP)
publié le 29 juillet 2024 à 18h19

Comme il est d’usage dans le monde touareg, la bataille de Tin Zaouatine donnera certainement lieu à des poèmes épiques, dont les enregistrements audios circuleront bientôt de téléphone en téléphone. Du jeudi 25 juillet au samedi 27 juillet, dans un terrain nu de sable et de rocailles, des combattants du nord du Mali ont affronté des mercenaires russes du groupe Wagner et des soldats maliens. Les rebelles touaregs ont remporté la joute. Au moins 50 militaires russes et une dizaine de membres des Forces armées maliennes (Fama) ont été tués dans l’assaut. Leur convoi a été anéanti. Lundi, l’état-major des armées maliennes a reconnu «un nombre important de pertes en vies humaines». De leur côté, les partisans de l’«Azawad» – ainsi que les indépendantistes désignent la partie septentrionale du Mali – auraient perdu sept hommes.

«La bataille a été très rude», raconte un ressortissant de la région, joint par téléphone du côté algérien de Tin Zaouatine – la ville est à cheval sur les deux pays. Depuis la reconquête de Kidal, fief des indépendantistes, par l’armée malienne et leurs alliés de Wagner en novembre, les rebelles du Cadre stratégique pour la défense du peuple de l’Azawad (CSP) apparaissaient en position de faiblesse. Ses combattants étaient éparpillés, ses leaders, en exil, bien silencieu