Les tensions entre l’Egypte et Israël franchissent un nouveau cap. Le week-end dernier, le gouvernement égyptien confirmait les rumeurs qui circulaient et reconnaissait officiellement avoir envoyé des troupes dans la péninsule du Sinaï, près de la frontière avec l’Etat hébreu. Il assure toutefois que ce déploiement vise seulement à prévenir des «actes terroristes» et des «opérations de contrebande», et qu’il s’inscrit «dans le cadre d’une coordination préalable et transparente» avec Israël, en vertu des dispositions du traité de paix signé entre les deux parties.
Tel-Aviv ne semble pas voir les choses de la même façon. Selon plusieurs médias israéliens, le gouvernement a demandé aux Etats-Unis de faire pression sur leur allié égyptien – avec qui un exercice militaire annuel commun était encore mené début septembre – pour qu’il réfrène ses mouvements de troupes. Les renseignements israéliens soupçonnent même l’Egypte d’avoir construit des pistes de décollage pour avions de chasse et des sites de stockage de missiles dans la péninsule, en violation du traité de paix israélo-égyptien.
Une péninsule, quatre zones
Pour bien comprendre cette montée des tensions, il faut s’intéresser à l’accord de paix, signé en 1979, six ans après la guerre du Kippour, qui officialise la récupération de la péninsule du Sinaï par l’Egypte après plus d’une décennie sous contrôle israélien. Il oblige toutefois Le Caire à autoriser le passage de navires israéliens par le canal de Suez et à démilitariser la rég