Menu
Libération
Conflit

Dans l’ouest du Cameroun, l’escalade sanglante de la crise anglophone

Article réservé aux abonnés
Le jour de l’anniversaire de l’accession au pouvoir de Paul Biya, au moins 24 civils ont été tués et leurs maisons incendiées. Le massacre n’a pas été revendiqué mais semble être l’œuvre d’un groupe armé séparatiste.
Après une attaque des séparatistes anglophones, à Buea, le 3 octobre 2018. (Marco Longari /AFP)
publié le 7 novembre 2023 à 19h40

Comme une vilaine blessure mal traitée, la crise anglophone s’est infectée. Depuis sept ans maintenant, des groupes rebelles séparatistes qui prônent l’indépendance de l’Ambazonie – ainsi qu’ils désignent les zones anglophones du Cameroun – affrontent l’armée nationale dans les régions de l’ouest, frontalières du Nigeria. Les deux forces s’en prennent régulièrement aux civils, accusés de collaborer avec le camp d’en face. Lundi 6 novembre, vers 4 heures du matin, au moins 24 personnes ont été tuées dans le quartier d’Egbekaw, dans la ville de Mamfé. La presse locale, le préfet et le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, ont pointé la responsabilité des «Ambaboys» .

Mandela Center International, une ONG camerounaise, indique que certaines des victimes ont été «brûlées vives» dans un incendie volontaire, tandis que d’autres auraient été «abattues» dans leur fuite. Elle évoque de son côté un bilan revu à la hausse de 35 morts. L’identité des personnes ciblées n’a pas été donnée dans les médias locaux. Aucun symbole évident de l’Etat camerounais n’a été visé. Seule la date du crime, le 6 novembre, interroge. Au Cameroun, elle commémore l’accès au pouvoir de Paul Biya, fêté chaque année. L’inamovible Président règne d’une main de fer