A la mi-journée ce vendredi, plusieurs cortèges sont partis simultanément de différents quartiers de la ville d’Alger. Arborant le drapeau national et chantant des slogans contestataires, les habitants renouent avec les habitudes du Hirak et de ses manifestations du vendredi.
Nées de la contestation de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat présidentiel, les mobilisations avaient cessé depuis un an et le déclenchement de la pandémie de Covid-19. Ce lundi, une première manifestation a réuni des milliers de personnes à l’occasion du deuxième anniversaire du Hirak. Et mardi, c’était au tour des étudiants.
Interpellations et gaz lacrymogène
Ce vendredi, les différents cortèges ont convergé vers le centre-ville en début d’après-midi. Parmi eux, celui de Bab El Oued, quartier populaire de la ville, était particulièrement dense. Postés sur les principales places du centre et à proximité des lieux emblématiques de la contestation, les policiers les attendaient. Quand des manifestants ont forcé un barrage de police pour rejoindre la Grande Poste, épicentre des mobilisations du Hirak à Alger, les forces de l’ordre ont immédiatement répliqué à grand renfort de coups de matraques et de gaz lacrymogène.
Des rassemblements ont également eu lieu dans plusieurs autres villes du pays, comme à Béjaïa, en Kabylie, ou encore à Oran. Selon les informations du média Interlignes, la police a procédé à des interpellations dans une demi-douzaine de villes, dont Bouira et Alger. Le Comité national pour la libération des détenus affirme que l’universitaire et militant des droits de l’homme Kaddour Chouicha a été arrêté à Oran, en début d’après-midi.