En dix-huit ans de carrière à Médecins sans frontières (MSF), Fouzia Bara n’avait jamais vu le déploiement d’une «telle solidarité» après une catastrophe naturelle. Cette infirmière franco-marocaine a débarqué au Maroc au lendemain du séisme de magnitude 6,8 qui a frappé le royaume chérifien. Il y a deux mois jour pour jour, le 8 septembre à 23 h 11, la terre s’est mise à trembler violemment dans le Haut-Atlas, tuant près de 3 000 personnes et privant 300 000 autres de leur foyer. Des villages entiers ont été détruits, les routes se sont effondrées, l’électricité a été coupée. Une onde de choc dans le Maroc, qui fait alors face au plus puissant tremblement de terre de son histoire.
L’armée en première ligne
Malgré l’effroi, les Marocains des quatre coins du pays ont afflué vers ces zones montagneuses reculées pour apporter de l’aide aux rescapés, en particulier dans les deux provinces les plus touchées – Al-Haouz et Taroudant –, où ont été recensés 90 % des morts et des blessés. Des citoyens se joignent alors spontanément aux éléments de la protection civile pour participer aux opérations de recherche et de secours. «L’ac