Lorsqu’il a fermé les portes de «Disco Maghreb» à cause du piratage en 2005, Boualem Benhaoua était loin de s’imaginer qu’une star planétaire donnerait une seconde vie à sa petite boutique oranaise, près de deux décennies plus tard. Quand DJ Snake l’a contacté pour lui demander d’y tourner la première scène d’un de ses clips, le patron du mythique label de raï n’aurait jamais osé rêver relever le rideau de fer rouillé de son magasin. «Ça faisait si longtemps que j’avais perdu les clés. J’ai dû faire appel à un soudeur pour rouvrir les lieux, se souvient le dénicheur de talents de 68 ans, vêtu d’une chemise à fleurs multicolore. A l’intérieur, rien n’avait bougé. J’aimais tellement ce métier que je n’ai jamais eu le courage de me lancer dans une autre activité. Disco Maghreb, c’était tout pour moi…»
«C’est devenu un monument historique»
Quelques secondes de clip de l’artiste français le plus écouté au monde ont pourtant suffi à faire renaître de ses cendres Disco Maghreb, disquaire célèbre pour avoir propulsé la génération des «Cheb» – mot arabe qui servait à qualifier la jeune génération de chanteurs de raï (Cheb Khaled, Cheb Hasni, Cheb Mami, Cheba Zahouania…) – au sommet dans les années 90. Dans une récente interview, DJ Snake, de son vrai nom William Grigahcine, né à Paris d’un père fr