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Chroniques du Sahel

Du Sahel à la Palestine, un monde globalisé depuis au moins sept siècles

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Les liens entre Bamako, Zinder et Jérusalem ou Gaza ont une histoire ancienne, tissés par les religieux et les intellectuels, puis renforcés par les mouvements de solidarité anti-impérialiste dans la seconde moitié du XXe siècle, rappelle l’historienne Madina Thiam.

En 2013, fresque sur la place de l’Enfant-Martyr-de-Palestine, à Bamako (Mali), commémorant Mohammed al-Dura âgé de 12 ans, tué durant des échanges de tirs, le 30 septembre 2000 à Gaza. (John MacDougall/AFP)
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Madina Thiam, historienne à l’université Johns-Hopkins
Publié le 23/10/2025 à 11h32

Chaque mois, des chercheur·ses spécialistes du Sahel livrent à Libération leurs réflexions, leurs éclairages, leurs amusements, leurs colères ou leurs opinions sur la région. Aujourd’hui, le point de vue de Madina Thiam, historienne et enseignante-chercheuse à l’université Johns-Hopkins.

Le 30 septembre 2000, Mohammed al-Dura, 12 ans, est tué dans un échange de tirs à Gaza. L’armée israélienne admet, dans un premier temps, être à l’origine du tir meurtrier, tout en accusant les Palestiniens d’utiliser des enfants comme boucliers humains. Plus tard, Israël finira par nier toute responsabilité dans la mort du garçon. La scène filmée par France 2, montrant l’enfant terrorisé blotti derrière son père qui tente de le protéger, fait le tour du monde.

Aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, les derniers instants du jeune garçon restent figés dans l’espace urbain bamakois, sur une peinture murale située à l’un des principaux carrefours de la ville. En mars 2002, le Mali a inauguré la place de l’Enfant-Martyr-de-Palestine, comprenant cette fresque ainsi qu’un monument dont le dôme évoque celui de la mosquée al-Aqsa. Fruit du jumelage entre Jérusalem-Est et Bamako, le site rend hommage à la résistance du