Ce qui devait être une «excursion de cinq jours de plongée sous-marine» en mer Rouge a pris une tout autre tournure. Lundi, un navire de luxe transportant 44 personnes – un groupe composé de 13 membres d’équipage et de 31 touristes – a chaviré au large de la côte sud-est de l’Egypte. 33 personnes ont pu être secourues. Et alors que 4 corps ont été retrouvés ce mardi matin, 7 personnes ont été retrouvées vivantes et 8 autres sont toujours recherchées par la marine et les forces armées. Libération fait le point sur l’incident.
Les faits
Le navire de luxe «Sea Story» a quitté dimanche Port Ghalib, dans le sud-est de l’Egypte, près de la ville de Marsa Alam, pour une expédition de plusieurs jours en mer centrée sur la «plongée sous-marine». Les 44 passagers et membres d’équipage devaient rejoindre quelques jours plus tard Hurghada, à 200 kilomètres plus au nord, le vendredi 29 novembre.
Mais ce lundi, les autorités égyptiennes ont annoncé le naufrage du bateau de croisière au large de la côte de la mer Rouge, en Egypte. Le bateau aurait commencé à lancer des signaux de détresse à 5 h 30 (4 h 30 heure de Paris), selon un communiqué du gouvernorat de la mer Rouge.
Aucune information n’a toutefois été émise concernant les causes du naufrage. Le propriétaire et exploitant du Sea Story, Dive Pro Liveaboard – une société située en Egypte – s’est lui aussi refusé à tout commentaire. Mais selon un responsable d’un centre de plongée proche des opérations de sauvetage, un membre de l’équipage ayant survécu au naufrage a affirmé que le bateau avait été «frappé au milieu de la nuit par une vague, qui a renversé l’embarcation sur le côté». Certains passagers n’ont pas pu s’échapper car ils se trouvaient dans les cabines. Les autorités de Hurghada, capitale de la mer Rouge, avaient suspendu dimanche les activités maritimes et fermé le port de la ville en raison des «mauvaises conditions météorologiques».
Selon les renseignements fournis par le site internet du «Sea Story», le navire de croisière a été construit en 2022 et est immatriculé à Safaga, ville côtière en Egypte. Il mesure 44 mètres de long et 9 mètres de large. Ce bateau doté d’une coque en bois dispose également de quatre ponts et de 18 cabines, pouvant accueillir jusqu’à 36 passagers.
Comment s’organise la mission de sauvetage ?
Selon CBS, des équipes de recherche et de sauvetage ont été immédiatement dépêchées sur place. Le gouverneur de la mer Rouge, le général de division Amr Hanafi, a également déclaré que certains des survivants avaient été transportés par avion pour recevoir des soins médicaux, tandis que les autres survivants ont été secourus à bord de navires de sauvetage jusqu’à l’arrivée d’une frégate militaire. «Les recherches se poursuivent activement en collaboration avec la marine et les forces armées», a-t-il précisé dans un communiqué.
Selon une source gouvernementale proche des opérations de sauvetage, les cinq survivants et les quatre corps ont été retrouvés mardi matin à l’intérieur du bateau, qui avait été renversé sur le côté par une vague violente au milieu de la nuit sans couler complètement. Les survivants «ont été retrouvés dans une pièce qui ne s’était pas remplie d’eau», a-t-elle déclaré à l’AFP sous couvert de l’anonymat. Sur les 33 survivants à 33, on décompte deux Belges, un Suisse, un touriste finlandais et un Egyptien, a indiqué le gouverneur. Les quatre morts n’ont pas encore été identifiés et sept personnes sont toujours portées disparues.
Que sait-on des passagers ?
Sur les personnes encore recherchées, on compte plusieurs Egyptiens et étrangers. Le conseil local de Marsa Alam précise que l’équipage du Sea Story est composé uniquement d’Égyptiens. Selon la même source, citée par la BBC, deux touristes à bord sont britanniques. D’autres sont espagnols, allemands, américains, slovaques, suisses, belges, polonais, norvégiens, irlandais, finlandais ou encore chinois.
L’ambassade de Chine au Caire a indiqué lundi que deux de ses ressortissants étaient «en bonne santé» après avoir été secourus. Le ministère finlandais des Affaires étrangères a confirmé qu’un de ses ressortissants était porté disparu. De même, Berlin a indiqué que «des citoyens allemands étaient portés disparus après le tragique accident en mer Rouge». Lundi après-midi, il était devenu de plus en plus «difficile d’espérer que les disparus puissent être secourus après 12 heures passées dans l’eau», a indiqué le responsable de la plongée, sous couvert d’anonymat.
De nombreux précédents
L’accident survenu lundi est au moins le troisième du genre signalé cette année près de Marsa Alam, sur la mer Rouge. Début novembre, 30 personnes avaient été secourues alors qu’un bateau de plongée était en train de couler à proximité du célèbre récif de Deadalus. En juin, une vingtaine de touristes français avaient été évacués indemnes avant que leur bateau ne sombre lors d’un accident similaire. Un an plus tôt, trois touristes britanniques avaient perdu la vie lorsqu’un incendie avait réduit en cendres leur yacht.
La mer Rouge, l’une des principales destinations touristiques en Egypte, attire des millions de visiteurs chaque année. Le secteur touristique, crucial pour ce pays de 105 millions d’habitants en pleine crise économique, emploie environ deux millions de personnes et contribue à plus de 10 % de son PIB.
Mise à jour : mardi à 14 h 52, avec l’annonce de quatre corps retrouvés en mer et de quatre rescapés ; à 18 heures, avec un nouveau bilan.