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Climat

El Niño frappe encore : l’Afrique australe s’enfonce dans l’insécurité alimentaire

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Au Malawi, en Zambie, en Namibie et au Zimbabwe, la sécheresse provoquée par le phénomène climatique a ruiné les récoltes, affectant l’alimentation d’environ 30 millions de personnes.
Le lit du barrage de Kapotesa, au Zimbabwe, asséché à cause du phénomène El Niño, le 2 juillet 2024. (Jekesai Njikizana /AFP)
publié le 17 juillet 2024 à 6h02

Sous un soleil brûlant, les champs autrefois verdoyants du Zimbabwe se transforment en étendues désertiques. Les épis de maïs, aliment de base de la région, sont maintenant des tiges desséchées, témoins silencieux de la catastrophe en cours. «A cette époque, nous devrions cultiver des légumes, carottes, choux, tomates, kales et butternuts, mais l’eau a disparu depuis mai», constate Georgina Kwengwere, interrogée par l’Agence France-Presse. Cette paysanne de 54 ans du district de Mudzi (dans le nord-est du pays) a six enfants. Ils sautent désormais un repas par jour.

Le cas de la famille de Georgina Kwengwere n’est pas isolé. Dans toute une bande de l’Afrique australe, ces paysages de dévastation se multiplient. Le phénomène climatique El Niño laisse derrière lui des sols arides et des communautés au bord de l’insécurité alimentaire. Surnommé «l’enfant terrible du Pacifique», cet événement cyclique naturel, qui se produit tous les deux à sept ans, résulte du réchauffement de l’océan Pacifique équatorial. Il entraîne une augmentation des températures à l’échelle mondiale, et des sécheresses prolongées.

Des communautés rurales sans «aucun moyen de subsistance»

L’organisation humanitaire Oxfam rapporte qu’en Zambie, au Malawi et au Mozambique, le manque de pluie a endommagé plus de deux millions d’hectares de cultures, notamment de maïs. «Au Malawi,