Il est plus facile d’apercevoir Martha Karua dressée sur le siège d’une voiture, le poing haut, la voix claire, au milieu de la foule d’un rassemblement politique à Nairobi, que de s’asseoir quelques minutes avec elle pour discuter. Depuis sa nomination, le 16 mai, comme colistière de Raila Odinga, l’un des deux candidats majeurs aux élections présidentielle, législatives et locales de ce mardi, elle a sillonné le pays quasiment tous les jours. L’impact de sa campagne se fait déjà sentir dans les sondages en faveur de l’alliance politique Azimio la Umoja que l’avocate des droits humains a rejointe en mars avec le parti social-démocrate qu’elle dirige, la Coalition nationale arc-en-ciel (Narc).
«L’opportunité que j’ai n’est pas seulement pour moi, c’est une opportunité pour les femmes du Kenya», affirme Martha Karua. Par téléphone, sur le chemin de l’aéroport en direction d’un autre meeting, la candidate de 64 ans explique d’un ton didactique comment la vice-présidence lui permettra d’influencer le Conseil des ministres mais aussi de rappeler à Raila Odinga son engagement de soutenir les femmes dans l’accès aux crédits, à l’entreprenariat et à l’éducation. Il s’agirait de la première fois dans l’histoire du pays qu’une femme occupe ce poste. Le Kenya reste très inégalitaire dans la représentation des genres en politique : l’Assemblée nationale et le Sénat comprennent respectivement 8% et 6% d’élues femmes, elles ne sont que 3 à occuper les 47 postes de gouverneurs.
Réputation de révolutionnaire
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