C’est une élection historique qui s’est jouée en Angola mercredi : jamais la différence entre les deux principaux candidats n’aura été aussi serrée. Et si le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) se maintient au pouvoir, c’est avec le plus faible score enregistré depuis l’avènement du multipartisme en 1992. Malgré les craintes de fraudes et la mainmise du régime sur une commission électorale centralisant tous les votes, le parti qui règne sur l’Angola depuis l’indépendance en 1975 ne récolterait que 52 % des voix, selon les résultats connus vendredi. Soit presque dix points de moins que lors du précédent scrutin il y a cinq ans.
Son principal challenger, l’Union nationale pour la libération totale de l’Angola (Unita), avait certes rêvé d’une victoire historique inédite. «E hora e agora» («l’heure est venue») a ainsi répété, de meeting en meeting, son charismatique et très populaire leader, Adalberto Costa Júnior. Le métis de 60 ans, a été propulsé en 2019 à la tête du mouvement de rébellion et a obtenu le meilleur score de l’Unita depuis 1992, avec plus de 40 % des voix. «Et même une large majorité dans la capitale Luanda avec au moins 60 % des voix», souligne Borges Nhamirre, chercheur au sein de l’Institute for security studies basé en Afrique du Sud. Même si en réalité, rares étaient ceux qui pensaient l’alternance possible dans un pays où le MPLA contrôle depuis près d’un demi-siècle tous les rouages du pouvoir.
Vingt-cinq ans de guerre civile
Dans l’immédiat, rien ne change