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Catastrophe

En Afrique de l’Est, des inondations meurtrières succèdent à une sécheresse historique

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Au moins 2 millions de personnes ont été déplacées par les pluies diluviennes liées au phénomène météorologique «El Niño indien» qui se sont abattues sur la Corne de l’Afrique.
A Dolow, ville inondée dans le sud de la Somalie, le 25 novembre. (Hassan Ali Elmi /AFP)
publié le 7 décembre 2023 à 7h42
(mis à jour le 7 décembre 2023 à 12h58)

Des millions d’habitants de la Corne de l’Afrique, confrontés à une sécheresse historique, ont prié pour faire venir la pluie pendant deux ans et demi. Trop, peut-être. Les précipitations torrentielles qui balayent la région depuis un mois ont provoqué de nouvelles catastrophes : inondations, crues soudaines et débordements des rivières, glissements de terrain. Les pluies ont causé plus de 300 morts et au moins 2 millions de déplacés au Kenya, en Somalie et en Ethiopie. L’extrême aridité des sols – la Corne n’avait pas connu une telle sécheresse depuis quarante ans – a empêché l’absorption naturelle de l’eau. Phénomène classique de ruissellement aux conséquences dramatiques. En quelques heures parfois, les fleuves sont sortis de leurs lits pour submerger des villages entiers.

Les précipitations ne sont pas anormales à cette période de l’année, appelée «petite saison des pluies» ou deyr, dans la Corne de l’Afrique. Mais leur volume, en 2023, a été spectaculaire et concentré sur un temps très court. Les cycles de sécheresse et de pluie en Afrique de l’Est s’inscrivent dans un système météorologique de large envergure : le dipôle de l’océa