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Récit

En Afrique, la montée en impuissance des Casques bleus

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Du Mali à la RDC, les missions onusiennes de maintien de la paix, dont 84% des effectifs sont déployés sur le continent, voient leur action de plus en plus critiquée, notamment pour leur incapacité à protéger efficacement les populations civiles.
Au Camp Castor de Gao, une base de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), le 12 avril 2022. (Kay Nietfeld/AP)
publié le 15 janvier 2024 à 20h17

En Afrique, les soldats de la paix seraient-ils devenus impopulaires ? Aucune autre région au monde n’a accueilli autant d’opérations de maintien de la paix depuis leur création en 1948. Encore aujourd’hui, c’est sur ce continent que se trouvent 84 % des Casques bleus déployés sur le terrain, quasi 59 000 sur 70 000. Parfois présents depuis plusieurs décennies, ils font souvent partie du paysage, mais sont de plus en plus souvent les garants d’un statu quo précaire. Au mieux, ni guerre ni paix. Au pire, témoins passifs d’une dégradation inexorable dont les civils payent le prix le plus élevé. Leur efficacité et leur rôle sont de plus en plus contestés. Et l’année 2023 s’est achevée par leur retrait total du Mali, après dix ans de présence.

La Minusma (Mission des Nations unies au Mali) était l’une des plus importantes missions de la paix au monde. Plus de 15 000 militaires, policiers et civils ont plié bagage en quelques mois au deuxième semestre 2023. La dernière de la dizaine de bases à fermer ses portes sur place aura été celle de Tombouctou, dans le nord de cet immense pays sahélien, le 28 décembre. Tout un symbole, alors qu’en 2013, en libérant cette cité millénaire au riche patrimoine culturel de l’emprise des jihadistes, qui l’occupaient depuis dix mois, les soldats français avaient été accueillis e