C’est la nouvelle bête noire du régime algérien. Plus d’une centaine de militants du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) ont été visés ces dernières semaines par des mandats d’arrêts internationaux, des arrestations, des perquisitions à domicile. Les dernières interpellations remontent à dimanche : sept activistes politiques soupçonnés d’appartenir à l’organisation, dont le journaliste du quotidien francophone Liberté Mohamed Mouloudj, ont été placés sous mandat de dépôt pour «crimes liés aux actes terroristes», «actes de sabotages et incendie», «réception de fonds de la part d’individus de l’intérieur et l’extérieur du pays à l’effet de commettre des actes subversifs».
La liste des cibles risque encore de s’allonger dans les prochains jours. Tous les adhérents du mouvement séparatiste fondé par le chanteur Ferhat Mehenni sont désormais susceptibles de se retrouver sous les verrous. L’artiste, qui fut l’un des artisans du printemps berbère de 1980, a créé le MAK en 2001, dans la foulée de la révolte des jeunes en Kabylie contre le pouvoir en place, qui avait fait 126 victimes. Réfugié en France, Mehenni a d’abord revendiqué l’autonomie régionale de la Kabylie, avant d’évoluer vers le droit à l’autodétermination, puis à l’indépendance.
Foule hystérique
En juin 2010, il franchit un pas supplémentaire en mettant en place un «gouvernement provisoire» virtuel depuis son exil, sans provoquer de réaction particulière des autorités algériennes. Longtemps, les marches e