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Conakry

En Guinée, Alpha Condé sous le coup d’un groupe de forces spéciales

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Réélu pour un troisième mandat contesté en 2020, le Président a été arrêté par le Groupement des forces spéciales qui a décidé de «dissoudre les institutions» et de fermer toutes les frontières.
Une capture d'écran extraite d'images d'une source militaire montre le président de la Guinée Conakry Alpha Condé après sa capture par des putschistes de l'armée lors d'un coup d'État à Conakry le 5 septembre 2021. (D.R./D.R.)
publié le 5 septembre 2021 à 18h46
(mis à jour le 6 septembre 2021 à 8h51)

Les premiers témoignages ont agité la toile dès 11 heures ce dimanche matin. «Coups de feu nourris à Kaloum», mais qui tire ? Où exactement ? Qui est visé ? La confusion est totale. Seul élément récurrent, la scène se déroule sur la presqu’île de Kaloum. En forme de tête de margouillat élancée dans l’Atlantique, cette langue de terre abrite l’administration de la capitale guinéenne de 2 millions d’habitants, Conakry. On y trouve les ministères, la primature et surtout, le palais Sékhoutouréya, résidence et bureau du président Alpha Condé, réélu pour un troisième mandat successif fin 2020. Quatre heures plus tard, deux vidéos donnent un peu plus de consistance aux rumeurs de coup de force de l’armée.

La première met en scène Mamady Doumbouya, commandant du Groupement des forces spéciales (GFS), un corps d’élite placé sous l’autorité du chef d’état-major de l’armée de terre. Béret rouge, lunettes de soleil, flanqué de deux militaires au visage masqué – dont l’un est armé d’une kalachnikov –, il se réclame du Comité national du rassemblement et du développement (CNRD).

Il déclare : «Nous avons décidé, après avoir pris le Président qui est actuellement avec nous, de dissoudre la Constitution en vigueur, les institutions, le gouvernement, la fermeture des frontières terrestres et aériennes.» Des décisions qu’il motive notamment pa