C’est à la télévision, ou sur YouTube, que les Guinéennes et Guinéens ont suivi le délibéré, lu par le président du tribunal Ibrahima Sory II Tounkara durant plus de quatre heures. «Il convient de déclarer Moussa Dadis Camara coupable de crimes contre l’humanité sur la base de la responsabilité du supérieur hiérarchique», a-t-il déclaré mercredi 31 juillet en fin d’après-midi, avec la sobriété et la concision qui ont caractérisé la tenue des débats au cours des vingt-deux mois qu’a duré le procès.
Arrivé par un coup de force au pouvoir à la mort de Lansana Conté, fin décembre 2008, Moussa Dadis Camara dirigeait la junte au pouvoir le 28 septembre 2009, jour de la répression massive de dizaines de milliers de manifestants dans un stade à Conakry, où au moins 156 personnes ont été tuées et plus de cent femmes violées et agressées sexuellement. Il était poursuivi pour un chapelet de faits, parmi lesquels «assassinats», «violences sexuelles», «actes de torture», «enlèvements» et «séquestrations», et encourait la perpétuité. Le tribunal criminel l’a reconnu coupable pour «son intention de réprimer la manifestation» et pour avoir manqué à son devoir de sanctions contre les auteurs du massacre. Il a également suivi