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Justice

En Guinée, le procès du massacre du 28 septembre avance pas à pas vers la fin de l’impunité

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En 2009, plus de 150 manifestants ont été tués par des militaires dans un stade de Conakry. Mardi 30 janvier, un témoin indirect a évoqué à la barre la piste d’un charnier, maigre lueur d’espoir pour les familles des disparus.
Le jour de l'ouverture du procès à Conakry, le 28 septembre 2022, treize ans jour pour jour après les faits. (Cellou Binani/AFP)
publié le 31 janvier 2024 à 9h59

C’est une journée ordinaire d’un procès extraordinaire. Mardi 30 janvier, dans la grande salle climatisée construite dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry, le tribunal criminel de Dixinn a entendu un nouveau témoin dans l’affaire dite du «massacre du 28 septembre», la tuerie de masse perpétrée contre des manifestants rassemblés dans le stade du 28-Septembre (date du référendum de 1958 qui a débouché sur l’indépendance de la Guinée)… le 28 septembre 2009. Le procès s’est ouvert un troisième 28 septembre, celui de l’année 2022, treize ans jour pour jour après les faits. A l’époque, les Guinéens avaient assisté, médusés, à la comparution de leur ancien président, le volcanique capitaine Dadis Camara. L’ancien chef de la junte est aujourd’hui assis sagement dans son box vitré, avec dix autres militaires accusés, dans un coin de la salle, derrière le public.

Tous les lundi, mardi et mercredi, le procès suit son cours. Il fait désormais partie de la routine des Guinéens. On en débat à haute voix au café, en famille, dans les taxis, dans les maquis. Ces officiers terribles, anciens maîtres et bourreaux du pays, ne font plus aussi peur. Les audiences sont retransmises en direct et en intégralité à la télévision, rediffusées la nuit, postées sur les réseaux sociaux. A