Sa candidature était certainement la plus attendue. Et la plus redoutée. Khalifa Haftar a déposé ce mardi après-midi son dossier devant la Haute-Commission électorale nationale (HNEC). Quelques heures plus tôt, le maréchal de 78 ans était apparu à la télévision, en costume civil, pour annoncer sa volonté de participer à l’élection présidentielle du 24 décembre. «Non pas parce que je cours après le pouvoir, a-t-il cru bon de préciser, mais pour conduire notre peuple en cette période cruciale vers la gloire, le progrès et la prospérité».
Il y a sept ans, l’officier rebelle avait déclaré la guerre aux groupes armés issus de l’insurrection de 2011 – révolutionnaires, islamistes et criminels confondus – qui faisaient la loi dans la Libye post-Kadhafi. Il les a chassés des villes de la Cyrénaïque (dans l’est du pays) avant de lancer une offensive sur la capitale, Tripoli, en 2019. En vain. Son autoproclamée Armée nationale libyenne a finalement été repoussée, après un an de siège, par une coalition de milices associées pour défendre le gouvernement d’union nationale installé par les Nations unies et soutenu in extremis par l’armée turque.
Depuis son retour en Libye, en 2011, après vingt ans d’exil aux Etats-Unis, Khalifa Haftar n’a jamais véritablement accepté de tutelle civile, ni reconnu les autorités en place à Tripoli. Ses