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Catastrophe

En Ouganda, 30 morts après l’effondrement d’une décharge pleine à craquer et une quarantaine de disparus

De fortes pluies ont provoqué l’effondrement d’une décharge à Kampala, la capitale du pays, ce samedi 10 août à l’aube. Plusieurs mois plus tôt, des responsables avaient alerté sur le danger que représentait le site rempli de déchets.
Le site d'une décharge effondrée à Kampala, en Ouganda, le dimanche 11 août 2024. (Hajarah Nalwadda/AP)
publié le 12 août 2024 à 12h51
(mis à jour le 14 août 2024 à 17h38)

Le bilan continue de monter en Ouganda, après l’effondrement d’une vaste décharge samedi 10 août à Kampala, la capitale du pays africain. De nouveaux chiffres fournis ce mercredi par la police font état de 30 morts, dont 5 enfants, et de 39 disparus. Parmi les disparus figurent 35 résidents locaux et quatre employés de la décharge, a également précisé le porte-parole de la police métropolitaine de Kampala, Patrick Onyango. Un précédent bilan daté du lundi 12 août évoquait lui 23 morts, dont 5 enfants.

Selon les médias locaux, des maisons, des habitants et des animaux d’élevage ont alors été engloutis sous des montagnes de déchets après cet éboulement, provoqué par de fortes pluies. «En travaillant avec d’autres agences, nous évaluons la situation et aidons toutes les personnes en détresse», avait fait savoir lundi le porte-parole de Kampala, Daniel Nuweabine. En parallèle, les recherches d’éventuels survivants se poursuivent.

Durant le week-end, des excavatrices – des machines servant à creuser le sol – avaient déjà fouillé les montagnes d’ordures devant une foule d’habitants du quartier observant la scène, certains gémissant de désespoir. Selon le porte-parole de la police de la capitale, Patrick Onyango, au moins 1 000 personnes ont été déplacées après cet effondrement.

Une «crise nationale»

Le président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, avait de son côté ordonné aux forces spéciales de l’armée de participer aux recherches de survivants, avant de demander qui avait autorisé des habitants à vivre près «d’un tas potentiellement toxique et dangereux». Créée en 1996, la décharge de Kiteezi accueille la quasi-totalité des déchets collectés à Kampala.

En janvier déjà, l’un des dirigeants de la Kampala Capital City Authority (KCCA), qui gère le site, avait prévenu que les personnes travaillant à la décharge ou vivant à côté étaient exposées à de graves dangers pour leur santé, à cause des ordures qui débordaient. Il avait assuré que le site n’était pas du tout entretenu, et avait même qualifié la situation de «crise nationale», nécessitant l’intervention du gouvernement central et du Parlement. Le fonctionnaire en charge du site, lui, avait fait savoir que la décharge était pleine à ras bord.

Récemment, diverses régions d’Afrique de l’Est – dont l’Ouganda et l’Ethiopie – ont subi de fortes pluies. Le mois dernier, 250 personnes ont été tuées après des coulées de boue dévastatrices dans une région montagneuse isolée du sud de l’Éthiopie. En février 2010, des coulées de boue dans la région du mont Elgon, dans l’est de l’Ouganda, avaient fait plus de 350 morts.

Mise à jour : mercredi 14 août à 17 h 38, avec un nouveau bilan fourni par la police