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Libération
Reportage

En RDC, la Monusco plie bagage

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A la fin du mois d’avril, la mission de maintien de la paix des Nations unies au Congo aura terminé de lever le camp dans la province du Sud Kivu, avant de quitter le reste du pays d’ici la fin de l’année. Il n’y aura plus aucun casque bleu dans l’est de la RDC, toujours en proie à des conflits meurtriers.
La base de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) à Kamanyola, dans l'est de la république démocratique du Congo, le 28 février. (Glody Murhabazi/AFP)
publié le 28 avril 2024 à 9h10

La scène laisse Philémon Chiza et Yoshua Basanda perplexes. Sur le flanc de la colline du village de Mikenge, sur laquelle ces deux déplacés ont fui il y a cinq ans, une vingtaine de militaires congolais montent à l’assaut, à coups de galipettes et de roulades en imitant le bruit de leur kalachnikov… en onomatopée. «Boum, boum boum», lance par à-coups l’un d’eux. «Piouu, brrrr», envoie un autre imitant un tir de mortier.

L’ennemi est imaginaire. Ce n’est qu’un entraînement. Les casques bleus qui rabrouent les soldats congolais sont, eux, bien réels. Dans quelques jours, les soldats de la mission de maintien de la paix des Nations unies au Congo, la Monusco, auront plié bagage de Mikenge et du reste de la province orientale du Sud-Kivu qui épouse le lac Tanganyika, à la frontière du Burundi, après plus de 20 ans de présence. Il reste peu de temps avant que leur base temporaire soit léguée aux forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Tout doit disparaître, avant le 30 avril, selon un «plan de transition» avalisé en novembre dernier par le gouvernement congolais.

«Un militaire est en constante formation», se pique le major Jonas Baraka, commandant du bataillon spécial qui occupera les lieux. Le fortin dont il prendra le commandement est encerclé de