L’heure de la messe est passée et pourtant… La trentaine de futurs médiateurs de la paix en formation note religieusement les paroles de l’abbé Benoît Mukwanga Tambwe, secrétaire exécutif de la commission justice et paix de l’archidiocèse de Lubumbashi, deuxième ville de la République démocratique du Congo. «Pas de téléphone lors de la séance, autrement vous danserez au milieu de la salle comme punition», lance le père Benoît dans un trait d’humour. L’ambiance est détendue malgré la lourde tâche qui leur incombera. Celle d’observer un scrutin, ce mercredi 20 décembre, dont l’issue pacifique est incertaine dans la province du Haut-Katanga, dans le sud-est du pays, ainsi que dans le reste de la République démocratique du Congo (RDC).
Adrienne Mbanza Kazadi s’avance d’un pas lourd dans la salle de réception du centre pastoral. Dans une région coutumière des violences intercommunautaires, l’expérience et la prudence guident son discours. «On ne parvient pas à vivre ensemble, regrette cette membre de la commission justice et paix de l’Eglise catholique. C’est ce qui complique le processus électoral.»
Vu de Kinshasa
Un mois plus tôt, le 7 novembre, des heurts entre les jeunes de deux formations politiques ont éclaté à Kasumbalesa, ville frontalière de la Zambie. «Il y a cette guerre, développe la sexagénaire. Les uns vont voter pour le président actuel tandis que les autres choisiront Moïse Katumbi, l’ancien gouverneur de la province, donc ils se battent pour leurs c