«C’est la panique totale […]. Il y a une incursion de la Codeco qui vient d’entrer dans ce village… C’est grave, ça ne va pas ici ! Et là, nous sommes en train de fuir, il est 14h33…» explique une voix essoufflée dans une vidéo envoyée dimanche à Libération. Elle montre, en temps réel, une foule en train de courir sur une route de campagne face à l’arrivée tant redoutée des miliciens de la Codeco, la Coopérative pour le développement du Congo. Derrière ce sigle en apparence inoffensif, un groupe armé qui, depuis cinq ans, mais surtout ces derniers mois, sème la terreur et la désolation en Ituri. Située dans le nord-est de la république démocratique du Congo (RDC), plus grande que la Suisse ou les Pays-Bas, cette province est aujourd’hui la plus meurtrie par les violences qui ensanglantent la partie orientale de cet immense pays.
La barre est déjà haute, alors que les deux provinces voisines, du Nord et du Sud-Kivu, enregistrent la présence de plus d’une centaine de groupes armés et sont régulièrement sous les feux de l’actualité en raison des exactions et des combats qui s’y déroulent. C’est pourtant l’Ituri qui a le triste privilège d’abriter les groupes les plus